No sense words harmony

Apollo & Luka

Je n'ai qu'une envie c'est le prendre là maintenant. C'était tellement bon tout à l'heure... mon corps en meurt déjà d'envie. Il me supplie de remettre ça. Il n'a pas eu sa dose encore. Il n'est pas rassasié.

« Luka... Toi, putain.. te faire.. plaisir »

Me faire plaisir? Oh mais s'il savait à quel point il me fait plaisir déjà. L'entendre réagir à chacune de mes caresses, sa respiration qui se fait difficile, les mots qui ont du mal à sortir... il n'en peut plus et moi, je pourrais venir à la moindre de ses caresses.

Je me redresse et me recule loin de lui, essayant de calmer un peu mon envie. Dans l'état où je suis je serais capable de venir en quelques secondes comme le dernier des puceaux. Je reprend au passage la bouteille, buvant une gorgée de plus. Ce n'est pas une si bonne idée que ça, l'alcool m'enivre un peu plus et j'ai encore plus envie de lui.

- Retourne toi...

Ma voix est rauque à cause du désir. J'attrape les capotes qu'il a laissé près du lit. J'apprécie le geste. Au moins on ne gâche pas tout maintenant à s'arrêter pour aller chercher ces maudites capotes. Je l'enfile rapidement puis lui sourit alors qu'il m'attend, étendu lascivement sur les draps. Qu'est ce qu'il peut être excitant comme ça... Je me sens devenir encore plus dur rien que de le voir comme ça.

Je me glisse entre ses cuisses, prêt à me jeter sur lui. Il pourra jouer avec moi s'il en a envie plus tard, après tout on a toute la nuit pour ça. Mais là tout de suite c'est moi qui vais continuer de m'amuser avec lui. Je prend ses jambes et pose ses pieds sur mes épaules. Je me frotte un instant contre son intimité, voulant faire grimper doucement le désir ou plutôt le faire languir davantage.

Je le vois se tortiller et gémir d'impatience. Mon sourire s'aggrandit. J'avoue je suis peut être un peu trop sadique mais je lui avais dit que je me vengerais, alors c'est ce que je fais.

Je décide cependant de céder enfin à notre envie à tous les deux et le pénétre lentement, prenant mon temps pour savourer les choses. Je me mords la lèvre en gémissant tellement c'est bon. Et dire que c'est un ami... Il vaut mieux que je n'y pense pas trop sinon je risque de retrouver un brin de conscience et de m'arrêter. Je ne veux pas ça. Ce qu'on est entrain de faire est beaucoup trop bon pour qu'on s'arrête maintenant. On aura le temps pour les regrets et les regards gênés demain matin.

Et la nuit continua ainsi pendant des heures. Mon corps ne se lassait pas du sien. On joua longtemps, Apollo se vengea à un moment du traitement que je lui avais fait subir pour mon plus grand plaisir.

Je me réveille le lendemain. J'ouvre mes yeux et les referma aussitôt en grimaçant alors qu'un horrible mal de tête me vrille le crâne. Les souvenirs de ma soirée sont plutôt vagues. Je me souviens être sorti en boîte avec Apo, avoir bu quelques verres avec lui dans sa caravane et puis... trou noir.

Je tente une seconde fois d'ouvrir les yeux et grimace en voyant que je ne suis pas chez moi. Je ne reconnais pas l'endroit. Je suis allongé au sol, des coussins m'entourant. Putain mais qu'est ce que j'ai fait encore comme connerie? Je jete un coup d'oeil à ma tenue et soupire de soulagement en voyant que j'ai toujours mon pantalon. Même si je n'ai plus mon tee shirt ce n'est pas grave, au moins mon secret est sauf. Mon regard dérive dans la pièce et je me sens mal alors que je tombe sur des capotes... pleins de capotes au sol... Une chose est sur, quelque soit la personne avec qui j'ai passé la nuit, elle a été des plus mouvementées.

Je continue mon inspection et mon regard tombe finalement sur mon amant d'une nuit.

-Oh merde...

Ca y est j'ai trouvé la connerie que j'ai fait. J'ai baisé avec mon ami...

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« J'ai de l'eau et de quoi faire passer les maux de tête dans le petit meuble là. »

Et je risque d'en avoir besoin moi aussi. Il est rare que j'ai un tel mal à me réveiller, et je vais directement mettre ça sur le compte de l'alcool. On pourra dire ce qu'on veut de la lumière et du bruit, mais le premier responsable on sait qui c'est. Et généralement, il n'est pas seul, et il est sous forme de bouteilles vides, éparpillées un peu partout. Je n'ose cependant pas ouvrir les yeux, parce que je sais que la luminosité va m'achever si je le fais d'un coup comme ça. Je suis rassuré de savoir que je suis dans ma chambre, je m'en souviens bien, et que la personne en ma compagnie est apparemment trop faible pour me jeter un seau d'eau froide au visage. Certes son juron m'a réveillé, mais au moins, je ne suis pas en panique. Moins que lui de ce que j'en comprends en entendant le mot fleurit sortir de sa bouche.

Les mauvaise langues diront que j'ai la cuisse légère ou une tendance à les écarter facilement, ce à quoi je répondrais « surtout quand c'est ton père » Luka n'est le père de personne, et encore moins une mauvaise langue, au contraire, il sait très bien s'en servir. Je n'aurais eu cesse de le constater tout au long de la nuit. Ça et le fait que la puissance de ses coups de reins sont sûrement dus à l'exosquelette qu'il cache sous son pantalon. Je ne vois pas d'autre explication, et celle là suffit très bien à mon esprit embrumé et mon corps brûlant.

J'ai appris au fil du temps et des rencontrent qu'il est mal venu de trop parler au réveil. Certains amants ne sont pas du genre à dédramatiser rapidement, surtout lorsque le rapprochement a été fait sous ébriété. Aussi je préfère ne rien ajouter, même si je sais, grâce à beaucoup de choses, et surtout mes reins, qu'on y est pas allés de main morte cette nuit. La deuxième preuve évidente étant l'odeur, cette même odeur qui me fait dire qu'en plus d'avoir mal aux yeux quand je vais les ouvrir, je vais me les peler parce que je vais devoir aérer la caravane. Et faire du ménage aussi.

Ce qui est réel, c'est l'endurance de Luka. Tout aussi réel que tout le teste de ce qu'il se passe présentement, mais pour le coup, j'ai rarement eu affaite avec quelqu'un d'aussi endurant. Pour mon plus grand plaisir. Pas le temps de souffler, les pauses c'est uniquement en les volant qu'on les obtient. Même si la plupart du temps c'est sous prétexte qu'il n'y a plus assez d'alcool ou qu'il fait soif. Ce qui est faux dans les deux cas puisqu'on est vraiment bien bourrés, et qu'en aucun cas l'alcool désaltère. Ou alors il est vicieux puisqu'il assèche tout de suite après.

Je me cache sous un oreiller, le temps au moins d'arriver à ouvrir les yeux sans avoir l'impression qu'il vont fondre. Impression très désagréable, que je ne souhaite à personne, même pas au pire des connard que l'univers ait pu porter. Mais je suis aussi quelqu'un de très pacifiste alors je ne souhaite jamais de mal à personne. Quand l'épreuve de l'ouverture oculaire est achevée et concluante, j'entends là que je ne les ai pas refermé tout de suite après, je me risque à relever la tête. Finalement, j'ai fais beaucoup de cinéma pour rien, mes rideaux sont assez efficaces. J'en profite même pour me relever, sans mal, quoiqu'un peu déséquilibré, devinant que je ne suis pas encore tout à fait libéré des effets indésirables de l'alcool.

Nous sommes par terre et je devine qu'on s'est endormis là. Il ne me tarde pas de voir l'état du lit, ce qui confirmera que ma journée sera un nettoyage de printemps, en automne.
« Tu trouves ? » je demande avant que mon regard ne se pose sur lui. Il n'a pas l'air bien, j'espère qu'il va pas vomir sur mon parquet. Ou pire, mon tapis. Je pense que pour le coup je lui en voudrais. Mais, vomir au réveil alors que toute la nuit s'est bien passée ce serait très étrange. Je devine donc que ce n'est cette fois pas l'alcool le problème. Et peut être que je ne devrais pas exclure la possibilité que ce soit moi. « Euh... Ca va Luka ? »

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Apollo & Luka

Apollo... putain j'ai baisé Apollo... De toutes les conneries que j'aurais pu faire en étant bourré celle ci est certainement une des pires. C'est... c'était... non j'espère que c'est encore mon ami. Le gars avec qui j'apprécie de sortir sans me prendre la tête, avec qui je pars en chasse, mais putain jamais JAMAIS le mec avec qui j'étais sensé coucher. Putain mais quel abruti je fais. Je le savais que je ne devais pas trop boire, après je perds tout contrôle et je fais des conneries monumentales.

« J'ai de l'eau et de quoi faire passer les maux de tête dans le petit meuble là. »

Je sursaute, violemment tiré de mes pensées. Putain... j'ai du le réveiller tout à l'heure. Il semble avoir plus de mal que moi à émerger. Il faut dire aussi que le choc a fini de me faire revenir. A part le mal de tête et le trou de mémoire je me sens un peu trop consciente. Je profite qu'il a encore les yeux fermés pour me lever maladroitement. On dirait que je suis encore complètement bourré tellement je galère à cause de cette maudite jambe. Putain.. j'espère qu'il n'a rien vu. Non, c'est bon, j'ai encore mon pantalon et... putain j'ai du lui sortir mon petit speech avant de coucher avec lui. Et cet abruti a accepté?!! Mais putain c'était pas raisonnable comme proposition ça!! Comment est ce qu'il a pu accepter une chose pareille? Et pas qu'une fois vu le nombre de capotes que je vois par terre. Oh putain j'ai même pas envie de compter il y en a tellement... Et je dis vraiment trop souvent putain, PUTAIN!!

Je pars donc fouillé ses affaires, mes mains tremblant un peu. Il faut que je me calme. Ce n'est peut être pas la fin du monde. Ca ne va peut être pas tout bousillé entre nous. Mais putain qu'est ce que je raconte, bien sur que ça va tout bousillé, je viens de baiser avec lui toute la nuit. Non parce que là vu l'état de la chambre c'est clair qu'on y a passé toute la nuit.

« Tu trouves ? »

Je n'ai même pas vraiment cherché. Je suis trop occupé à flipper pour le moment je ne peux pas tout faire en même temps.

« Euh... Ca va Luka ? »

Ca va...? Il ose me demander si ça va?!! On a couché ensemble putain et il fait comme si de rien n'était... il se fout de ma gueule?!!! Ok c'est bon il faut que j'arrête, que je me calme. On va peut être pouvoir faire comme si rien ne s'était passé. C'est pas si dramatique que ça, c'est juste notre amitié qui vient d'en prendre un sacré coup et... putain... non plus de putain... merde c'est bien... putain de merde...

-Je... oui c'est bon je les ai trouvé.

Je brandis fiérement la bouteille d'eau et la boîte de comprimés. J'en prends un que j'avale avec une gorgée avant de les reposer. Je me retourne et me décide à l'affronter du regard pour lui tendre la bouteille et les comprimés. Vu le nombre de capotes et le fait que je n'ai pas mal aux fesses, je me doute que les siennes doivent être en piteux état. Non parce que si je lui ai sorti mon speech il est certain que je ne l'ai pas ménagé.

- Je...

Je ne sais pas quoi dire... C'est justement pour cette raison que je ne dors jamais avec mes amants et que je mets les choses au clair dès le début. Parce que je n'ai pas envie de ce matin rempli de gêne. Je n'ai pas envie de les voir revenir vers moi pour plus, pour une autre fois et ensuite encore une autre... Et puis merde, qu'est ce que je pourrais lui dire? Que je suis désolé d'avoir coucher avec lui? Si je veux le faire se sentir mal c'est clair que je ne pourrais pas faire mieux. Alors merde... putain qu'est ce que je pourrais dire pour que la situation ne soit pas pire que maintenant?

- Ca va toi?

Je crois qu'on peut me décerner la palme d'or de la bouleterie... putain...

PS : 17 putain... ( 18 avec celui là )

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Il n'a pas répondu à ma question le bougre ! J'en conclues que non ça ne va définitivement pas. Néanmoins je vais pas le juger, on est tous plus ou bien du matin. Même si je devine qu'il est déjà midi passé. J'ai encore loupé le travail, je vais finir par me faire taper sur les doigts par les artistes qui attendent de moi que leurs compagnons de spectacles ne soient pas affamés ou sales quand ils les récupèrent. J'attrape la bouteille et les cachets, me félicitant d'y avoir pensé, me félicitant encore plus de m'en être souvenu. Je prends directement un médicament et je bois derrière deux ou trois bonne gorgée d'eau qui me font le plus grand bien. Reste juste à attendre que les molécules fassent effet.

Luka tente un début de phrase avant de se raviser. Je deviner qu'il n'est pas bien à l'aise. Enfin c'est pas comme si c'était pas écrit sur lui. Imprimer sur son front en majuscule gras surligné « je ne suis pas très très à l'aise là maintenant tout de suite ». Je n'arrive pas à être désolé pour lui, je comprends pas pourquoi il se met dans de tels états dès le matin. Personnellement j'attendrais au moins de m'être étiré avant de commencer à paniquer. D'ailleurs quelques craquements de dos seraient plus que bienvenus. Il faut dire que mon corps en a pris pour son grade cette nuit, et que si je n'ai pas mal à proprement parler, je ne pourrais pas dire que je ne ressens pas les effets de notre nuit. Tant mieux, d'un côté ça veut dire qu'on a rien perdu !

Il me demande si ça va alors que je commence une session d'étirements digne d'un gros chat un peu maladroit. Et c'est vraiment très bon, même si ça tire un peu en bas du dos. Mes vertèbres semblent se réaligner correctement, et mes articulations ronronne de contentement en de terriblement claquements pas agréables du tout pour les oreilles. Mais je m'en fiche bien, c'est ça ou rester avec la sensation d'avoir une épaule sur le pied et la nuque au niveau du coude. C'est très imagé, heureusement.

« Oui, ça va très bien merci. J'ai très faim, mais je me sens terriblement bien. C'est grâce à toi tu sais »

Je ris, peut être qu'il a peur que je l'envoie chier, après tout j'en sais rien, il n'a pas voulu me dire. En tout cas j'espère qu'il ne va pas m'envoyer chier lui, si jamais je me trompe. Enfin je me relève, un peu groogy par ma séance de craquage énergétique. Pourtant, j'ai pas l'impression d'avoir donné beaucoup de moi sur l'exercice. Enfin bon, c'est pas le moment de faire un cours de kinésithérapie, je dois comprendre ce qui ne va pas avec mon invité. Il n'est vraiment pas bavard. Alors je sais bien qu'en temps normal il est pas du genre à énormément parler, mais tout de même un peu plus que ça.

« T'es sûr que ça va ? » oui je force un peu mais bon, voir un ami dans cet état, personne n'apprécie. Et le fait qu'on ait couché ensemble comme des cerfs à la saison de la rut ne change pas mon inquiétude envers lui en le voyant comme ça. « Tu sais, ça s'est fait comme ça, faut pas te mettre de la pression comme ça. Mais je pense pouvoir comprendre si tu ne me faisais plus confiance maintenant » Ça me rendrais un peu triste c'est sûr. Qui m'accompagnerait boire le soir, et qui me raconterait des blagues vaseuses sur les nonnes... « On peut aussi ne plus jamais en reparler et faire comme si de rien n'était, si tu préfères. » Je suis pas sûr d'oublier, mais je peux au moins faire semblant en sa compagnie si il préfère. Après tout, même si il décidait de ne plus sortir avec moi, il y a de gros risque qu'on se croise en tant que collègues. Après tout c'est un peu cela qui nous a rapproché à la base. Nos carrières respectives et le fait qu'on doivent parfois s’associer pour le bien des animaux. Ensuite on avait convenu d'aller boire un peu le soir, et ainsi on avait vite deviné de quoi il en retournait quand à la sexualité de l'autre, même si ce n'est pas bien dur à deviner dans les deux cas. Suite à cela nous sommes sortis beaucoup, mais très rarement rentrés ensemble, hier était exceptionnel. Dans tous les sens du terme du coup.

« En tout cas, quoi que tu veuilles faire, je te remercie pour hier. » Parce qu'il est respectueux, parce qu'il considère les autres, que je me suis rendu compte qu'on pense beaucoup de choses de manière similaire et que si ça avait pas été lui et sa personne foncièrement bienveillante ça aurait pu être un connard fini ou un psychopathe. Alors je m'en suis vraiment bien tiré grâce à lui et je le remercie pour ça.

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Apollo & Luka

Je l'entends s'étirer derrière moi. Pour le moment je n'ose pas le regarder en face. Il me faut du temps pour digérer ce qu'on a fait, si j'y arrive un jour. Là pour le moment tout ce que j'ai envie de faire c'est partir en courant et tenter d'oublier tout ça. Mais il va mal le prendre. Je l'ai déjà trop considéré comme un... un vulgaire amant d'une nuit dont je me sers d'habitude, je ne peux pas faire ça.

« Oui, ça va très bien merci. J'ai très faim, mais je me sens terriblement bien. C'est grâce à toi tu sais »

Merde merde merde... Il est content. On s'est envoyé en l'air toute la nuit, notre amitié est certainement foutue en l'air, je n'ose même pas le regarder en face et lui il est content, en mode "je m'étire comme un gros chat paresseux et satisfait". Il se fout de ma gueule?? Comment est ce qu'il peut être dans cet état? Et il rit en plus!!

« T'es sûr que ça va ?

Je soupire et passe une main dans mes cheveux. Bien sur que non ça ne va pas. Là tout de suite je me sens misérable et je m'en veux. Il a peut être passé une nuit agréable mais ça ne m'empêche pas de culpabiliser. On avait pas à faire ça. Je n'avais pas à faire ça et à le traiter comme un vide couille. Putain mais j'étais en manque à ce point pour ne pas réussir à me retenir de me jeter sur lui? Ah non merde c'est vrai, fini les putain.

« Tu sais, ça s'est fait comme ça, faut pas te mettre de la pression comme ça. Mais je pense pouvoir comprendre si tu ne me faisais plus confiance maintenant. On peut aussi ne plus jamais en reparler et faire comme si de rien n'était, si tu préfères. »

Je soupire devant les conneries qu'il me sort. Pour quelle raison au juste je ne pourrais plus lui faire confiance? J'avais plutôt dans l'idée que ce serait le contraire, qu'il me détesterait et ne voudrait plus entendre parler de moi après cette soirée. Et ça serait tellement plus normale comme réaction que celle qu'il avait.

Quant au fait de ne plus en reparler, ça allait être compliqué et il le savait très bien. On allait continuer à se fréquenter, on avait pas le choix, on travaillait ensemble. On s'était rencontré comme ça d'ailleurs. Alors à moins que l'un de nous deux ne quitte on allait être obligé de continuer de se voir. Et maintenant cette ombre allait continuer de planer sur nous. Je ne peux que continuer de m'en vouloir de ne pas avoir su garder ma queue dans mon pantalon.

« En tout cas, quoi que tu veuilles faire, je te remercie pour hier. »

Je serre le meuble sous mes mains, faisant blanchir mes jointures. Je me retiens de m'énerver et de l'envoyer chier. Putain... il me sort encore une fois qu'il est trop content et trop satisfait et je pète un plomb. Je soupire doucement, essayant de calmer mes nerfs. Je me retourne finalement vers lui, me décidant à l'affronter depuis que je me suis réveillé dans ce merdier.

- Non ça ne va pas... Merde Apollo on a fait une connerie cette nuit, arrête de ronronner comme un chat bien heureux et de faire comme si de rien n'était.

Ca ne faisait que m'énerver davantage de le voir agir ainsi. Je ne savais pas s'il se foutait royalement de ce qu'on avait fait et qu'il n'y voyait que son petit plaisir ou qu'il voulait me faire croire que tout allait bien. Dans les deux cas je ne l'approuvais pas.

- Tu n'auras pas du accepter... merde ce n'était pas raisonnable ce que je t'ai demandé!

Pour un mec que je ne connaissais pas et que je baise juste un soir ça passe, je m'en fou même de ce que le mec peut penser tant qu'il accepte. Je ne compte jamais les revoir. Mais pas avec un ami merde...

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In the middle of the trees. My knees. Amiss-take. Floe in the lake. Is there a cat in the phone ?

Je sursaute, je ne m'attendais pas à ce qu'il soit de si mauvais poil. Fatigué, un peu perdu,voire complètement la tête dans le brouillard, pourquoi pas, mais si aigri et énervé... Je suis vraiment désolé pour lui, mais en même temps, je ne comprends pas pourquoi il se met dans une telle colère. Il ne supporte pas de me voir si satisfait et calme, alors qu'hier il a accepté de rester pour les raisons inverses. Soit ce type est totalement contradictoire quand il est saoul et quand il est sobre, soit il a un gros problème de mémoire. Ce qui n'est pas totalement à exclure et même à repenser.

Remarque à moi-même, je ne devrais pas le juger, hier c'était moi qui était prêt à l'abandonner pour ne pas ruiner notre amitié, et aujourd'hui, j'ai eu tellement l'impression qu'il allait bien, et que la conversation était simple que je ne me suis pas posé plus de questions. Et puis je me sens plus serein aussi. Ce qui n'est définitivement pas son cas. Il me reproche beaucoup de choses comme si l'abus était venu de lui, et qu'il était la cause de notre nuit d'ébats passionnés. J'ai de plus en plus l'impression qu'il a aucune idée de ce qui s'est réellement passé hier soir, et la question me taraude.

« Dis... T'aurais pas oublié par hasard ? Je veux dire... Hier soir, j'étais tellement en chien que ça aurait pu en devenir insupportable... Et au lieu de me laisser partir pour trouver n'importe qui, tu m'as proposé de... bah de m'aider. »

C'est un peu honteux, voire carrément gênant mais si ça peut le rassurer, je préfère. Ou tout du moins le calmer, et surtout éviter les quiproquos. Source de conflit numéro un après l'argent. J'espère qu'il va au moins comprendre que si on a fait ça, c'est sur un accord, et surtout que son histoire de règles, c'était vraiment la dernière chose à laquelle je pensais à ce moment là. D'ailleurs je ne vois pas pourquoi ça le stress autant, je comptais pas lui sauter dessus dans la seconde pour réitérer, et je ne me rappelle pas d'un quatrième point interdisant de lui adresser à nouveau la parole. Même si hier je ne suis pas sûr que ça m’ahurit arrêté pour autant. Aussi moche cela soit-il à imaginer. Quel piètre ami je fais, finalement il a peut être raison de vouloir mettre de la distance entre nous. Enfin il n'est pas sensé pouvoir deviner que je vois les choses ainsi, et je ne suis pas sensé être responsable de ce que je peux faire dans un moment de faiblesse mentale.

« Du coup, désolé, si tu cherches des excuses, les voilà. » Je lui souris, je suis sincère, je n'arrive pas à lui en vouloir pour ce qu'il vient de me dire, parce que ça arrive d'oublier, et de se tromper et surtout parce pour ma part, je ne regrette pas du tout d'avoir pu constater les talents de Luka, et surtout que j'ai eu le temps de relativiser en imaginant que cela ne ruinerait peut être pas notre amitié. Apparemment, ce n'est pas son cas. Je crois que je serais triste si ça devait s'arrêter là pour une raison qui ne serait pas valable à mes yeux. Certes dans la vraie vie banale et commune, on ne couche pas avec ses amis. Mais ni Luka ni moi ne sommes banals et communs. Entre un vétérinaire traumatisé qui a mis en place des règles pour une raison qui m'échappe et un palefrenier tout aussi traumatisé qui a transformé sa douleur en dépendance au sexe, on peut vraiment pas dire que tout est normal.

Et puis c'est pas comme si on avait pu se susurrer des mots d'amour ou se promettre l'impossible. Donc, je ne comprends pas cette panique qui le prend. Certes on risque de se recroiser, c'est d'ailleurs quelque chose d'inévitable, mais je ne compte pas m'accrocher à sa cheville en le suppliant de ne pas m'abandonner, larmes aux joues et cœur en miette. Juste, j'aimerais pouvoir retourner dans un bar en sa compagnie, boire en riant, attirer des hommes avec nos sourires et finir la soirée chacun de son côté, comme on l'a fait jusque là. La situation d'hier était chaotique et imprévue, combien de risque y-aurait-il que ça se reproduise ?

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Apollo & Luka

« Dis... T'aurais pas oublié par hasard ? Je veux dire... Hier soir, j'étais tellement en chien que ça aurait pu en devenir insupportable... Et au lieu de me laisser partir pour trouver n'importe qui, tu m'as proposé de... bah de m'aider. »

Il y a des gros trous dans ma mémoire et les quelques images qui me viennent je préfère les oublier. Je préfère ne plus penser à Apollo gémissant nu sous moi alors que... non on oublie et tout de suite. Mais de ce que je me souviens il ne s'est pas jeté sur moi. Je n'ai pas non plus agi comme le chevalier servant qu'il décrit et qui aurait gentiment accepté de le baiser pour le soulager. Si je le fais c'est parce que j'en avais aussi, pas par charité.

« Du coup, désolé, si tu cherches des excuses, les voilà. »

Mais il est con ou quoi? Quand est-ce que je lui ai demandé des excuses? Jamais. C'est moi qui suis mort de honte et qui devrait m'excuser pour ce que j'ai fait. Même s'il en avait envie, même s'il était comme un chien comme il le dit si bien, je n'aurais pas du le baiser comme je l'ai fait. On ne fait pas ça à un ami, à un coup d'un soir oui mais pas à un ami. Je suis condamné désormais à le croiser régulièrement et à vivre avec ce dégout de moi même que sa seule vue ravivera en moi. Comment est ce que je pourrais me détendre avec lui dans un bar en pensant sans cesse à ça?

- Tu t'excuses? Mais merde c'est pas à toi de le faire c'est à moi!!

J'essaie de maitriser ma colère pour ne pas lui hurler dessus. Ses excuses m'énervent encore plus que quand il était là à ronronner et à me remercier de l'avoir baisé. On dirait que pour lui ce n'est rien ce qu'on a fait, que je peux l'avoir baisé comme une merde sans que ça lui fasse quoi que ce soit. Mais moi ça me touche et je me sens mal d'avoir agi ainsi.

- Je ne me souviens pas de tout c'est vrai mais... je ne me suis pas forcé pour te faire plaisir parce que tu étais en manque, j'avais envie aussi mais...

Je me passe une main dans les cheveux en soupirant. Je tente d'organiser mes pensées, ce qui est un peu compliqué vu la gueule de bois que j'ai, pour m'expliquer clairement et ne pas le vexer.

- Je ne fais pas ça avec des amis en général. Prendre les gens, les baiser sans... sans s'embrasser ni rien... juste baiser pour baiser... je ne le fais qu'avec des étrangers parce que... on est ok dès le départ, qu'on veut que du sexe et qu'on s'oubliera ensuite mais toi...

Je me mords la lèvre en le regardant mal à l'aise. Je me sens vraiment minable d'avoir cédé et de lui avoir fait ça.

- Je n'aurais pas du faire ça... c'est moi qui m'excuse...

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Zut, je crois que je l'ai contrarié. Il devient vulgaire et il fronce les sourcils. J'ai l'impression que depuis cinq minutes je fais tout de travers, et qu'il m'en veut de plus en plus. Pourtant je n'ai jamais été aussi sûr de moi sur quelque chose : ce n'est pas grave. On a pris du bon temps, et j'aime à m'en souvenir et à l'en remercier, et ce n'est pas grave. Ces règles n'ont pas entravé mon plaisir plus que ça, et de toute façon ce n'est plus l'heure d'y penser, c'est fait et c'est passé. Pourtant il a l'air si mal juste de penser à cette idée. Et du coup, je suis mal aussi pour lui, parce que c'est mon ami, et que quelque part j'aimerais qu'il le reste.

Il tente de s'expliquer, de mettre des mots sur son ressentit, comme pour se rassurer lui même plus que pour me parler. Il part dans des élans d'excuses et je ne l’interrompe pas. Il a certainement besoin de comprendre tout seul qu'il ne tiens qu'à nous de mettre un terme à notre amitié ou non. De mon côté, c'est un non. Du sien, rien n'est moins sûr, mais j'aimerais avoir les bon mots pour qu'il rejoigne mon avis. Il pense s'être servit de moi comme il pense que je pense m'être servit de lui. Mais pour am part je pense qu'on a pris du plaisir dans un espace temps hors de tout et que c'était très bon. C'est tout et c'est aussi simple que ça.

« Luka. C'est pas grave. Ni que tu ne veuille pas embrasser, ni que tu ne veuille pas réitérer, ni même que tu ne veuille pas qu'on te retire le bas. Tu as tes raisons, et je sais qu'elle ne sont pas absurdes loin de là. »

Pourquoi ferait-il des caprices, comme il le dit si bien, à un ami ? Si ce n'est qu'en réalité ce n'en sont pas, mais qu'il s'agit probablement de craintes bien plus profondes, bien moins contrôlables et que personne n'a le droit de juger. Moi aussi j'ai des peurs de ce genres là, qui régissent ma vie comme ses règles régissent ses moments intimes. Et elles ne doivent pas être plus bêtes ou moins réelles que les miennes. On se ressemble beaucoup. On ne raconte rien, on garde beaucoup pour nous, et on est animés pas nos craintes. Je ne lui dit pas ça en l'air, et j'espère que je ne donne pas l'impression de faire de la psychologie de comptoir. Les détails importes peu quand les grandes lignes sont les mêmes. Luka est un homme brisé, et je l'ai deviné il y a un moment, la proximité entrouvre les portes.

« Crois moi, je comprends. Je ne te forcerais pas à m'expliquer, je ne veux pas que tu te sentes mal, on ne se doit rien. »

Je n'attends rien de lui, pas plus que j'en attendais hier et que j'en attendrai demain. M'amuser, l'entendre me raconter des blagues, s'inquiéter avec moi pour les chevaux, me rassurer, le rassurer s'il en a besoin. Sortir le soir, chercher les regards, montrer du doigts le futur partenaire de soirée, enfin si tout se passe bien, juger, en rire, boire encore. Se voir payer des boissons et partir chacun de notre côté pour finir notre nuit avec quelqu'un d'autre. Se retrouver le lendemain sous l'ambiance des chapiteaux comme nous le faisions jusque là, parlant des bestiaux du cirque comme deux collègues.

« Je veux rester ami avec toi. Je vais pas te mentir, j'apprécie la simplicité de ta compagnie. Je dis pas que je vais oublier ce qu'il s'est passé, ou que je vais nier que j'ai beaucoup aimé, mais c'est tout. Et ça me va plus que bien, je n'attends rien de toi, mais si tu acceptais qu'on reste amis, je crois que je serais très heureux »

Pourquoi mentir quand la vérité est belle à dire. Certes parfois dure à avaler, mais le recule focalise et rassure. J'espère que Luka sera capable de le prendre. Je ne promets pas de ne pas être un peu déçu s'il refuse et mettait fin à nos sorties bar et à notre complicité au travail.

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Apollo & Luka

« Luka. C'est pas grave. Ni que tu ne veuille pas embrasser, ni que tu ne veuille pas réitérer, ni même que tu ne veuille pas qu'on te retire le bas. Tu as tes raisons, et je sais qu'elle ne sont pas absurdes loin de là. »

Je me mords la lèvre mal à l'aise, un peu gêné, un peu touché par ce qu'il me dit. Elles sont peut être un peu absurdes pour certains mes raisons mais je ne peux pas faire autrement, c'est douloureux. Et savoir qu'il comprends ça... ça me touche et... Merde je reste quand même gêné qu'il accepte ça si facilement alors que ce n'était pas raissonnable. Pourtant je commence à me détendre un peu et je fonds devant le regard qu'il me lance.

« Crois moi, je comprends. Je ne te forcerais pas à m'expliquer, je ne veux pas que tu te sentes mal, on ne se doit rien. »

Ca avait toujours été comme ça entre eux, une amitié simple, sans se poser de questions, sans juger l'autre, juste en profitant de sa compagnie. Mais là il se sentait mal d'avoir fait basculé leur amitié dans autre chose, sans lui donner la moindre explication, en le baisant juste comme une histoire sans lendemain. Il méritait plus, justement parce qu'il était cet ami sur qui il avait toujours pu compter sans rien lui devoir.

« Je veux rester ami avec toi. Je vais pas te mentir, j'apprécie la simplicité de ta compagnie. Je dis pas que je vais oublier ce qu'il s'est passé, ou que je vais nier que j'ai beaucoup aimé, mais c'est tout. Et ça me va plus que bien, je n'attends rien de toi, mais si tu acceptais qu'on reste amis, je crois que je serais très heureux »

Je soupire, ne sachant pas quoi répondre à cette déclaration adorable. Il veut qu'on reste amis et j'en suis touché mais je n'ai plus l'impression de mériter cette amitié, ni même de réussir à garder un bon souvenir du moment sans me prendre la tête. J'ai l'impression d'être une blague ambulante, de ne pas savoir moi même ce que je veux ni où j'en suis. Je cherche le sexe sans prise de tête, sans attaches ni rien, et quand je fais ça avec un ami je me prend la tête.

- Bien sur que je veux rester ami avec toi c'est juste que...

Et en même temps il me regarde, l'air sincérement inquiet à l'idée qu'on ne puisse plus être amis.

- Je regrette ce qui s'est passé... Bon c'est vrai que de ce que je m'en souviens c'était génial mais... je veux pas avoir tout gâché entre nous, avoir foutu en l'air notre amitié.

Je finis par rendre les armes et laisser tomber. On a couché ensemble. Il n'a pas l'air de regretter ou même de m'en vouloir, alors tant pis. On peut juste continuer à avancer, sortir de temps en temps le soir pour boire et ramener des inconnus avec nous, se raconter des blagues à la con sur les pingouins et les bonnes soeurs.

- Bon... on peut se faire un café? Parce qu'après cette nuit je crois que j'en ai bien besoin.

Je lui fais un pauvre sourire, espérant qu'on peut repartir, sans que rien ne soit gâché.

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No sense words harmony // Luka Sanchez

In the middle of the trees. My knees. Amiss-take. Floe in the lake. Is there a cat in the phone ?

Ses traits se détendent, j'ai l'impression qu'il se calme. Ça m'arrangerait parce que je suis vraiment mauvais pour gérer les excès de colère. Certes avec Luka je risque pas de me prendre un coup de sabot dans la hanche, mais la douleur d'un refus serait peut aussi désagréable que celle d'une piqûre de frelon. Cependant j'ai l'impression qu'il arrive à prendre un peu de recul, peut être pèse-t-il le pour et le contre, ou active-t-il une barrière de sécurité interne comme il est si simple d'en bâtir. Pour ma part j'en ai un peu marre des barrière, et de toute façon quelqu'un a fait le ménage là dedans il n'y a pas longtemps.

Je soupire discrètement en l'entendant m'annoncer que malgré sa gêne, il souhaite quand même rester en de bons termes. Il m'explique se qui se passe dans sa tête, et le conflit interne auquel il a fait face, et je devine qu'il a compris qu'il n'y a plus que lui pour choisir. Oui ou non, notre coucherie de la veille n'ayant rien à changer entre nous si cela ne nous satisfait pas. Personne n'est là pour juger, et nous sommes assez grand, majeurs et vaccinés pour faire nos choix par nous même. Mais on dirait qu'il a fini par faire le sien. Certes il n'est pas totalement remis de ce réveil un peu difficile, et il est toujours gêné, mais au moins il s'est arrêté sur la bonne chose à faire, en tout cas si on me demandait. Boire un café.

« Tu m'as fais peur grand con  ! » Je n'arrive pas à me retenir de lui sauter dans les bras pour lui faire un gros câlin. Je m'en fiche de s'il est gêné ou si je suis tout nu, je suis rassuré et c'est bien trop pour moi alors les nerfs lâchent un peu. Je ne vais pas pleurer hein, mais exprimer ma joie. Un grand sourire plus tard je le laisse respirer et c'est à mon tour de peser le pour et le contre. Je ne suis pas contre de boire un café, mais je suis pour prendre une douche surtout. Choix cornélien, je comprends mieux l'hésitation de Luka concernant notre amitié. Est-ce que pour lui j'étais d'un côté un bon café et de l'autre une bonne douche ? Je pense que je pars un peu loin là.

« Je refuserais pas ton café, mais je t'avoue que j'ai vraiment besoin d'une douche »

Oui je sais que raconter m vie à Luka ne va pas m'aider à faire un choix, mais au moins il sait pourquoi je prends mon temps. Avec un quiproquo il aurait pu penser que j'hésitais à passer du temps avec lui. Non je n'hésite pas, maintenant que j'ai réussi à garder son amitié, il ne va plus pouvoir espérer que je refuse une invitation venant de lui ! Enfin de toute façon, dans un cas comme dans l'autre, il me faut des vêtements, de préférence plus confortable que beaux, mais de toute manière je n'ai pas d'habits moches. Un caleçon, un short blanc, simple, celui que je mets pour faire du sport, et un tee-shirt bleu foncé tout ce qu'il y a de plus simple, pas cintré, mais au moins il ne serre pas.

« Si je vais me doucher rapidement et que je te rejoins après c'est possible ? Comme ça le temps que j'arrive mon café sera pas trop brûlant »

Oui dis comme ça on dirait que je vais fuir et ne jamais le rejoindre, mais après ce qui vient de se passer, ce serait quand même pas extrêmement lucide de sa part que te penser comme ça. Je viens de me démener pour garder notre relation, ce serait stupide que je lui fasse un plan foireux. Mais je sais qu'il ne pensera pas comme ça, lui même il doit sentir que j'ai définitivement besoin d'une douche. Enfin la faute à qui après tout. Je ris doucement, ces souvenirs ne me gênent pas, vraiment. Est-ce que finalement on est pas vraiment amis qu'une fois où on a compris qu'on peut faire totalement confiance à l'autre ?

Bon allez, il est l'heure de sentir bon le savon et de se réchauffer avec un café ! Ainsi commence une journée parfaite ! Enfin commence, il est déjà bien tard en fait. Je vais encore devoir reprendre un rythme normal, décidément, je vais finir par travailler de nuit si ça continue !

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Apollo & Luka

« Tu m'as fais peur grand con  ! »

Je lui souris timidement, encore pas très à l'aise avec tout ça. Puis tout à coup il me saute dessus pour me prendre dans ses bras. Non mais il joue à quoi là? C'était déjà assez perturbant comme ça d'avoir cette discussion avec lui alors qu'il était à poil, mais là ça devient carrément gênant. Je commence à peine à réussir à encaisser l'idée de ce qu'on a fait et me dire qu'on peut continuer à être amis comme autrefois, j'ai pas besoin qu'en plus il vienne se frotter à moi à poil.

Je me retiens de soupirer de soulagement quand il se décide enfin à me lacher. Je n'aime déjà pas les calins à la base mais quand c'est l'ami que je viens de baiser qui me le fait à poil c'est encore pire.

« Je refuserais pas ton café, mais je t'avoue que j'ai vraiment besoin d'une douche »

Je baisse un instant les yeux sur son corps, me retenant difficilement de rougir. Normal que j'ai craqué hier soir, il est beaucoup trop sexy pour mon propre bien. Il porte encore sur son corps les traces de notre nuit de débauche. Oui... normal qu'il ait besoin d'une douche.

« Si je vais me doucher rapidement et que je te rejoins après c'est possible ? Comme ça le temps que j'arrive mon café sera pas trop brûlant »

Je hoche simplement la tête et le laisse partir se doucher, ses vêtements sous le bras. Je soupire une fois qu'il est parti. Je me sens toujours mal. J'ai l'impression d'étouffer dans cette caravane qui porte encore les traces de notre nuit passée ensemble. Je sors précipitament. J'ai besoin de respirer. Je ferme les yeux et inspire profondément une fois dehors. Je commence à me détendre même si ce n'est pas encore ça. Je sors mon paquet de cigarettes de ma poche et m'en fume une alors que je pars marcher un peu.

J'avais besoin de ça pour encaisser ce réveil. Je me mords la lèvre à nouveau mal à l'aise. Apollo va m'en vouloir s'il voit que je suis parti pendant qu'il était sous la douche. Il va se dire que malgré tout je n'assume pas encore ce qu'on a fait et que je le fuis. Il y a un peu de ça c'est vrai mais je n'ai vraiment pas envie de perdre notre amitié.

J'éteins ma cigarette et jure en voyant que mes pas m'ont conduit loin du cirque. Je suis arrivé en ville sans même m'en rendre compte. Vu que je suis là autant en profiter pour me faire pardonner.

Je reviens au bout d'un moment et retourne dans le caravane un peu inquiet. Il doit me détester, se dire que je me suis enfui comme un lache après avoir prétendu que je resterais son ami.

Et j'ai raison... il est là et je suis certain qu'il m'en veut. Je me mords la lèvre mal à l'aise et lève mon sac pour qu'il le voit.

- Désolé... je suis parti chercher les cafés... j'ai pris des croissants avec...

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In the middle of the trees. My knees. Amiss-take. Floe in the lake. Is there a cat in the phone ?

Ce que ça fait du bien. L'eau chaude qui retire petit à petit la crasse. Il faudra aussi que je nettoie la caravane. Mais je préfère penser d'abord à moi. Le savon finit de me redonner une odeur correct et j'en profite pour m'amuser à faire des bulles avec mes mains et voir jusqu'où elle vont sans éclater. Pas très loin, c'est lourd le savon. Mais au moins c'est rigolo. Puis je me rince, bien content d'être plus présentable, et j'attrape ma serviette pour m'essuyer. Le but n'étant pas d'attraper un rhume. Ensuite j'enfile mes vêtements. Je risque pas de mourir de chaud avec ça, mais comme j'ai une grosse session de ménage à prévoir je préfère pas mettre des couches de vestes et de chaussettes.

Le cirque est relativement calme, les festivité n'ont pas débuté bien entendu, ce n'est que le soir venu que les lumières et les musiques s'allument. Et le freak show commence encore plus tard. Les artistes doivent être en train de s’entraîner ou de se préparer lentement. Je sais que tout se passe toujours très bien, mais j'ai toujours une pointe d'angoisse pour un peu tout le monde quand le grand show commence. La pression de la scène me mettrait très certainement à terre si j'étais à leur place. Heureusement je n'y suis pas. Quoique si comme prévu j'avais continué de monter à cheval peut être que j'aurais quelques médailles aujourd'hui. Enfin qui sait de tout manière.

Chassant l'idée que j'ai possiblement raté ma vie je reviens tout sourire à ma caravane. Il ne fait pas chaud en effet, un café sera réellement bienvenue ! Je rentre et constate qu'il n'y a personne, je ne m'attendais pas au contraire, dans ma tête il ne resterait pas là à attendre comme un glandu. Par contre est-ce qu'il est allé à la cafétéria ou est-ce qu'il est ailleurs, j'ai oublié de lui demander ce qu'il comptait faire en détail. Je suis un peu retardé parfois. Enfin bon, ça ne me coûte rien d'aller voir et de faire le tour du cirque pour le trouver, on finira bien par se croiser ou quelqu'un l'aura forcément vu. Pour commencer, quoiqu'il arrive, je dois ouvrir les fenêtres, l'air frais ne peut faire que du bien. Et je constate rapidement les dégâts. J'ai du boulot. Mettons ça de côté. Je dois partir chercher Luka.

Mais avant ça du coup il me faut des chaussures adéquates ! Et tel que je me connais, je vais mettre trente ans à me décider. Je n'ai pas le temps d'hésiter, si jamais je suis sensé le rejoindre quelque part il risque d'attendre. Mais je ne peux décemment sortir sans la bonne paire de chaussures, c'est incorrect ! Bon, cherchons laquelle sera la bonne. J'ai un short, donc on oublié les chaussures qui montent un peu, plus qu'une vingtaine de paire restantes donc. J'ai un tee-shirt bleu, pas de couleur jaune, verte, rouge ou violette et oublie aussi le bleu. Ne restent donc que des blanches, des oranges, des crèmes et des marrons. On oublie aussi les semelles foncées et les styles derby. Des chaussures en toile seront plus approprié. Plus que cinq paires.

La réflexion est intense, si intense que je ne vois pas le temps passer. Et je sursaute quand j'entends la porte s'ouvrir sur Luka. Merde, j'espère qu'il ne va pas m'engueuler. J'étais tellement concentré que j'ai presque oublié qu'il fallait que je sorte, quel putain d'abruti je fais. Je vais peut être pas lui dire. Surtout qu'il me montre ses achats. Il était donc en ville ? Heureusement que j'ai pas tenté de le chercher dans le cirque au final. Je ne pense pas au fait qu'il était quand même parti vachement loin pour un café et des croissant qu'on peut trouver dans la tente de la cafétéria, en réalité je suis content de cette surprise. Et un peu aussi d'avoir enfin réussi à me décider sur la paire de chaussure que j'aurais mise.

« T'es le meilleur ! J'ai tellement faim, tu veux aller prendre tout ça dehors ? »

Parce qu'ici c'est beaucoup trop le bordel, j'ai pas de table et j'ai pas envie de l'inviter à manger sur le lit. Et je suppose qu'il n'apprécierait pas trop non plus. Et puis dehors il fait frais mais pas si froid, et le café est là aussi pour nous réchauffer non ? Et puis si on sort ça me donnera une raison pour mettre ces putains de chaussures qui m'ont fait hésité plus d'un quart d'heure. Et surtout ça retardera un peu le moment fatidique du nettoyage de printemps en automne de ma caravane.

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Apollo & Luka

Je fronce les sourcils en entrant dans la caravane. Non mais sérieux c'est quoi ce bordel? Déjà qu'on en avait foutu pas mal là c'est encore pire. Il y a une dizaine de chaussures étalées un peu partout et Apollo en plein milieu. Mais il fout quoi au milieu de tout ça? A moins qu'il n'ait passé des heures sous la douche, ça doit faire un moment qu'il est au milieu de ce bordel. mais sérieux il fait quoi avec toutes ces chaussures? Moi j'en ai trois quatre paires grand maximum. Des tennis que je mets à peu près tout le temps, des chaussures un peu plus classe et une paire de botte pour aller travailler. Et c'est déjà bien assez. Surtout quand je vois la galère que c'est pour mettre des bottes avec ma jambe.

Mais bon là n'est pas la question. La question c'est qu'est ce qu'il fout au milieu de toutes ces chaussures??

« T'es le meilleur ! J'ai tellement faim, tu veux aller prendre tout ça dehors ? »

Euh ouais... en même temps vu le bordel qu'il y a ici et avec toutes les chaussures en plus je vois mal comment on pourrait boire ici. Mais tout d'un coup je me sens mal à nouveau. Je me vois mal boire mon café et discuter tranquillement avec lui. J'ai besoin d'un peu de temps pour remettre mes idées en place. La balade n'a pas suffit. Si tôt que je suis rentré à la caravane tout est revenu en bloc. Je ne veux pas perdre son amitié mais j'ai besoin de temps encore un peu.

- Oui... euh... écoute... je dois partir bosser... c'est le jour des bilans sanguins des éléphants et j'en ai pour un moment...

Ce n'est pas un mensonge, il faut vraiment que j'aille bilanter la dizaine d'éléphants que nous avons. Ce n'est pas très dur de trouver une veine sur eux mais c'est toujours dangereux de se frotter à ces pachydermes et là j'en ai pas un à piquer mais une dizaine. Et puis me plonger dans le travail me permettra de mettre un peu tout ça de côté, de me changer les idées et peut être de réussir à digérer cette nuit.

- Je te laisse les croissants, je vais juste prendre mon café. Je le boirais en allant bosser.

Je sais je donne clairement l'impression de fuir. C'est peut être le cas c'est vrai mais j'ai besoin de ça pour me détendre. Peut être que dans quelques jours ça ira mieux. Peut être que j'arriverais à retrouver notre relation d'avant et à faire comme lui, comme si tout ça n'avait aucune importance. Mais pour le moment ce n'est pas le cas et je préfère laisser de côté ces moments gênants.

- A bientôt Apollo... Je te promets qu'on va se revoir, pour se faire une virée en boîte?

Je lui souris, un peu hésitant, mais je ne veux pas qu'il croit que je reviens sur ce que j'ai dit, que je ne veux plus de son amitié. Ce n'est pas le cas et j'espère qu'on arrivera à la retrouver.

Je lui sourit une dernière fois et part de mon côté. J'ai des éléphants qui m'attendent.

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