Autrefois j'étais quelqu'un de très ouvert. Toujours un sourire aux lèvres, un mot gentil, réconfortant . Même les jours de pluie en plein mois de novembre de m'arrivaient pas à me faire perdre cette joie de vivre. Ce qui, quelques fois, avait le don d'agacer mes collègues de travail ou autres personnes que je croisais et qui traversaient une mauvaise passe. J'étais un vrai boute-en-train, toujours partant à faire la fête même si, sur mon bureau, reposait une pile de cent-cinquante copies à corriger pour la semaine suivante. J'aimais la vie, je la croquais à pleine dent. Puis, j'ai perdu ma femme.

Aujourd'hui, si je pouvais aller vivre dans un monastère ou une grotte au fin fond d'une montagne, je le ferai. J'éloigne toute personne me prêtant un minimum d'intention ou qui tente, par quelconque moyen, de m'aider ou de me parler. De faire connaissance. C'est sûrement la peur de perdre une fois encore, ce qui m'est précieux. Je rejette toute attache, sauf ma famille bien évidemment. Je suis devenu ce qu'on appelle dans le jargon un solitaire aigri. Mais depuis que je suis de retour au pays je m'essaie à la sociabilité bien qu'il s'agisse d'un exercice encore difficile.

J'ai une véritable fascination pour les chèvres. Personne ne sait pourquoi. Moi non plus d'ailleurs. Mais depuis tout petit j'aime ces bêtes. Quoi dire d'autre ? Ah oui, si jamais une amitié vous tente, vous pouvez toujours essayer de m'amadouer avec une soirée karaoké

Des amis, enfin, des téméraires près à braver son sale caractère pour devenir son ami. Δ
Des aventures. Δ
De la soumission. Δ  

Et encore tout pleins de choses ...  Δ .